Faites le plongeon
Homélie Baptême du Seigneur 2013
Frères et Sœurs,

Voilà quelques minutes déjà que je vous
entretiens de ce geste tout simple. Si au moment du baptême, une personne ignorant
tout de la religion entrait dans cette église, elle aurait pu dire :
« Quoi ? Le baptême : ce n’est que ça ? » Oui, ce
n’est que ça… Et en même temps, c’est tout ça. Recevoir de l’eau sur son front
un jour de sa vie opère un changement radical dans la personne qui le vit. Ce
n’est pas impressionnant. Ce n’est pas aussi étonnant que dans l’Evangile lors
du baptême de Jésus. Mais nous ne sommes pas plus grands que le maître !
Mais c’est la profondeur de notre être qui est associée de manière définitive
et indélébile à l’amour de Dieu. « C’est toi mon fils, ma fille bien
aimée » redit Dieu à chaque baptême.
Que devons-nous en retirer ? Je voudrais
aujourd’hui dégager deux points avec vous.
Le premier est de nous rendre compte de la
force des gestes dans la liturgie. Ce qui est valable dans le baptême comme
lors de la messe. Bien sûr, nous sommes peut-être, par notre culture plus
attentifs, à ce qui est dit, aux paroles. Pourtant les gestes sont aussi
expressifs. Ils disent des choses profondes si nous acceptons d’y réfléchir un
peu. Ils le disent sans qu’il soit besoin d’y ajouter nécessairement des
paroles. Sinon cela veut dire qu’ils sont mal faits ! Si nous sommes
acteurs de la liturgie, d’une manière ou d’une autre, ne négligeons pas
l’importance de notre rôle et de la manière dont nous l’accomplissons. Je
m’applique cette règle à moi-même en tout premier lieu et suis ouvert à vos
remarques, si elles restent gentilles !
Le second point est que tout baptême célébré, comme
cette fête du baptême du Seigneur, doit nous replonger dans notre propre
baptême. C’est bien pour cela que nos crèches, en cette année de la Foi, sont
autour des baptistères. Notre baptême, c’était loin et sans doute n’en n’avons
plus aucun souvenir hormis qq photos. Et pourtant, il doit orienter notre vie
chaque jour ! Un célèbre dominicain a écrit un bel ouvrage sur le sujet en
invitant ces lecteurs à « faire le plongeon ». Oui, frères et sœurs,
faites le plongeon. Baignez vous à nouveau dans la fontaine de
renaissance ! Entendons la question que Jean-Paul II avait posé à notre
pays lors de sa première visite en France en 1981 : « France, fille
ainée de l’Eglise, qu’as-tu fait de ton baptême ? ». Et si cette
question est posée à plus large que nous, peut être à ceux qui nous dirigent et
qui semblent ignorer les indéniables racines chrétiennes de notre pays, elle
est d’abord pour chacun d’entre nous. Si nous, chrétiens, ne sommes pas témoins
et fidèles à notre baptême : qui le sera ? Fr. Timothy Radcliffe
écrit :
« Le
baptême est peut être un acte rituel bref et ordinaire mais –voilà l’amour qui
fait de nous de solides enfants de Dieu auxquels est confié l’avenir… Si nous saisissons
la beauté de ce sacrement, l’Eglise se développera et sera forte pour proposer
la Bonne Nouvelle à notre monde, qui, même s’il ne le sait pas, à faim de cet
amour. »
Frères et Sœurs,
Aujourd’hui avec Raphaël baptisé hier à
Rothéneuf, avec Ambroise qui sera dans un instant, osons faire le plongeon.
Faisons le pèlerinage au baptistère de notre baptême. Venons y redire notre
foi, notre souhait toujours vivant de vivre de cette foi, de continuer à
progresser que nous ayons été baptisé il y a un an, 10 ans, 30, 50 ou 75 ans plus tôt !
Oui, Seigneur, nous croyons… Fais grandir en
nous la foi.
Amen !