Le sourire d'un enfant
Ecoutez ici l'homélie de la nuit de Noël
Et pour ceux qui préfèrent lire :
Homélie de Noël 2016 - Messe du matin
Frères et Sœurs,
Notre monde est triste…
Pourtant, aujourd’hui ensemble, nous fêtons Noël. Durant
cette messe, durant cette journée, nous voulons quitter toutes nos tristesses
personnelles (maladies, deuil, solitude, pauvreté) et toutes les tristesses du
monde qui s’affichent chaque jour à la une des journaux (et elles sont grandes
en ces temps ces évènements qui nous attristent : guerres en Syrie,
attentats à Berlin, à Paris, ou)…Oui nous voulons quitter tout cela parce que nous
voulons passer de la tristesse à la joie. Cette joie que le prophète Isaïe ne
cessait de proclamer dans la 1ère lecture. « Écoutez la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous
ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur
qui revient à Sion. Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le
Seigneur console son peuple ! »
Cette joie de Noël, cet Esprit de Noël, il serait bon
pourtant qu’il ne soit pas qu’un instant éphémère dans notre vie, qu’il ne soit
pas comme un feu de paille qui s’éteindrait aussitôt sortis de cette église… Ou
au réveil demain matin. Aussi, il nous faut ensemble essayer de comprendre
comment la joie peut naître et demeurer… Menons l’enquête ensemble. Et d’abord
éliminons une bien mauvaise méthode me semble t’il. La joie qui apparaît comme
par magie… Mais qui va disparaître aussi vite. Ne nous laissons pas berner par
toutes les fausses joies, les joies de l’éphémère, particulièrement de la
consommation à outrance. Avoir plus n’a jamais rendu heureux… Au contraire
parfois. Sur le moment, certes on est heureux… Mais après… On en veut toujours
plus ! Regardez les enfants et leurs cadeaux de Noël. Pas drôle parfois de
les voir plus s’amuser avec l’emballage qu’avec le jouet qui ne procure qu’une
joie de l’instant. Bref, cette voie là
n’est pas la bonne.
Alors regardons ce qui nous réunit aujourd’hui, c’est une
naissance. Un bébé. Les parents ici pourraient nous raconter qu’à la naissance,
un bébé : ça pleure ! Et tout le challenge des parents, c’est qu’il
arrête de pleurer… et retrouve le sourire. Et c’est parfois, un sacré
challenge ! Qu’est-ce qui fait qu’un bébé sourit ? Qu’il exprime le
signe de son bien être ? J’ai trouvé une réponse scientifique à cette
question. C’est le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik qui la donne et explique qu’ « il est maintenant prouvé
scientifiquement, grâce à la neuro-imagerie, que l’affection sculpte le cerveau,
donne confiance à l’enfant, lui permet d’apprendre et d’explorer le monde. Sans
affection, pas de confiance en soi. ». Le scientifique pudiquement,
parle de « substitut affectif ». Et dit que le cerveau fonctionne grâce
à cela ; que l’enfant se développe ainsi. Je traduis avec mes mots… pas du
tout scientifiques : l’enfant passe de la tristesse à la joie grâce à
l’amour qui l’entoure.
Je crois
donc, frères et sœurs, que nous tenons-là le secret de la joie. C’est
scientifique en plus ! Le secret : c’est l’amour ! Etre aimé et
aimer ! Et voilà bien ce que nous dit le petit bébé de la crèche !
L’enfant Jésus. En nous donnant son Fils, Dieu n’a qu’un seul et grand
message : il nous dit son amour ! Je t’aime ! Je t’aime plus que
tout ! Qui que tu sois ! Riche ou pauvre, seul ou très entouré !
Dans le sourire
de l’enfant de la crèche, chers amis, nous voyons l’amour de Dieu pour nous.
Lorsque vous allez venir vous recueillir devant cette crèche, ou celle qui est chez
vous, contemplez son sourire et écoutez le vous dire dans le secret de votre
cœur : « tu es mon enfant bien aimé, en toi Dieu a mis tout son
amour ». Voilà comment nous pouvons être joyeux, infiniment joyeux. D’une
joie qui se transmet et se partage. Voilà comment nous sommes en paix dans
notre cœur… et voilà comment la paix grandit dans le monde. Soyons les
guetteurs de l’aube, de ce nouveau monde qui vient… Dieu console son
peuple !
Amen.