Conseils de navigation pour temps de crise
Homélie 25 novembre 2011
Certains d’entre vous ont sans doute détecté mon goût pour la mer.
Ayant eu la chance de passer une grande partie de ma jeunesse au bord de l’eau,
bien vite m’est aussi venue l’envie du large. Ainsi je suis devenu moniteur de
voile. D’un genre un peu particulier cependant. En effet, un soir au retour
d’une journée de navigation sur un petit habitable avec un équipage d’enfants,
le chef de base m’a fait un compliment original dont je me souviens
encore : « Olivier, je t’ai observé aujourd’hui. Je crois que tu es
le premier et le seul moniteur que je connaisse qui ose lire son journal à bord
pendant que les jeunes font leur manœuvre ! ». Sans vouloir tenter
des comparaisons hasardeuses, on en connaît un Autre qui dormait dans la barque
alors que la tempête se déchainait tout autour.
Tous nous sommes embarqués pour la vie. Autour de nous, l’océan est
parfois calme, le vent tout doux. Mais ce peut être aussi la tempête. Comme
celle des visions apocalyptiques du prophète Daniel. Tempête de ce monde en
crise… éternelle. De ce monde qui crie sa souffrance dans les douleurs de
l’enfantement d’une civilisation nouvelle définitivement sauvée par le retour
du Christ. Avec ou sans journal, dans le soleil ou le brouillard, il nous faut
bien pourtant diriger notre barque. Permettez donc au moniteur de voile de vous
proposer trois qualités pour y arriver, pour arriver à bon port, sur l’autre
rive.
D’abord, il faut être bien conscient de la météo et connaisseur de la
carte. Savoir lire les signes de temps, dirait-on en langage plus théologique.
Si j’étais si cool à bord, c’est que je savais qu’il n’y avait pas de dangers en vue sous la mer ou
dans le ciel. Jésus demande à ses disciples de savoir reconnaître les signes de
la venue du Royaume, d’être des navigateurs attentifs et prudents, fin
connaisseur de la carte Ecriture Sainte.
2é qualité : Faire confiance à son équipage. On n’est pas seul à
bord. D’autres sont là, autour de nous qui peuvent être bien utiles. Nous
naviguons en équipage. Et même si on a l’impression qu’Il dort sur le coussin,
le Christ est là. Il est le maitre de la mer et des vents.
3é qualité : Rester en tout temps maitre de son navire, capable de
reprendre la barre et de diriger son bateau. Quand la tempête se lève par
exemple : on réduit la toile, on met le minimum de voile mais on garde la
barre. Vous avez tous l’image de ses capitaines valeureux attachés à leur barre
à roue pour résister aux vents et aux courants et garder le cap.
Etre attentif à la météo et à la carte, faire confiance à son équipage,
rester maitre de son navire, voilà mes trois conseils pour navigation en temps
de crise afin que nous puissions avancer au large : cap sur le Christ, le
Fils d’homme dont la domination ne passera pas, dont les paroles ne passeront
pas, dont le Royaume est tout proche.
Amen !