Etre les nouveaux "Jean-Baptiste"
Homélie en la Solennité de la Naissance de St Jean Baptiste
Profession de foi de l'AEP - Rennes Centre
Frères et Sœurs,
Avez-vous remarqué comme l’Evangile de ce jour
est actuel ? Comme il est moderne ? Nous apprenons en effet que
Zacharie, le père de celui qui finalement va s’appeler Jean le Baptiste était
un geek… et qu’il utilisait un ipad ! Vous n’avez peut être pas fait
attention. Je relis : « Zacharie se fit donner une tablette sur
laquelle il écrivit : son nom est Jean ». Première morale de
l’histoire : il faut être attentif à tous les détails de l’Ecriture Sainte.
Autant nous n’avons pas le droit d’en inventer : ce qui arrive parfois (et
j’avoue que je ne suis pas loin de l’avoir fait ici bien que j’ai simplement
actualiser un outil qui devait être un peu plus primitif), autant il est
important de bien lire l’Ecriture en comprenant tout ce qu’elle dit et veut
nous apprendre. De manière plus générale, cette petite introduction
technologique voulait nous à ce que je retiens des textes de ce jour :
l’importance de la communication de la Foi.
Parce qu’il n’avait pas cru à la possibilité d’avoir un fils de sa femme
Elisabeth malgré son vieil âge, Zacharie a perdu la parole. Il ne la retrouvera
qu’à la naissance de Jean Baptiste, son fils et le plus grand et dernier des
prophètes. Sans doute, fallait-il ce silence avant d’entendre les paroles
fortes qu’il allait proclamer au désert ? Les expériences fortes qu’il
allait vivre et faire vivre à ceux qui l’ont suivi. Mais lui aussi, Jean le
Baptiste, sait qu’il devra se taire. Que viendra un temps où il devra en
laisser parler un autre, plus grand que lui, dont il n’est pas digne de défaire
les sandales. Extraordinaire humilité de Jean Baptiste dont le rôle dans l’histoire
du Salut n’est que de montrer le chemin, de préparer la route des cœurs en
appelant à la conversion, à se tourner vers l’unique Sauveur : Jésus le
Christ. La Foi a besoin de témoins. C’est ainsi depuis 2000 ans. Si l’on
devient chrétien, c’est parce que nous avons reçu le témoignage humble, fragile
de ceux qui nous précèdent. Chers parents, chers parrains, marraines, peut être
aussi chers grands parents : autant votre rôle est indispensable pour
transmettre la vie, les valeurs, apprendre à marcher, à vivre finalement ;
autant cela est valable aussi pour la Foi en Christ. Vous êtes les « Jean-Baptiste »
de vos enfants, de ces jeunes. Si ils sont capables, ce matin, de dire leur Foi
devant nous tous, c’est bien grâce à votre témoignage. Je sais combien cela
n’est pas facile par moment. Mais je veux aussi ici vous rendre hommage et vous
encourager. Continuer à leur montrer le Christ ! Continuer à les inviter à
la Messe du dimanche ! Continuer à les aider à ouvrir la Bible !
Continuer à leur permettre de vivre et de faire des choix en chrétiens !
Continuer à les inscrire à l’Aumônerie ! Je ne le dis pas pour faire de la
publicité. Mais parce qu’ils sont à un âge où il faut aussi trouver des relais
dans l’éducation, des relais de confiance. Et l’Aumônerie est un lieu où l’on
témoigne du Christ. Un lieu où à 12, 14 ou 17 ans on peut trouver un nouveau
« Jean-Baptiste » qui nous rappellera notre baptême et nous aidera à
en vivre au quotidien.
Le Bx Jean Paul II aimait à rappeler que ce
sont les « jeunes qui évangélisent les jeunes ». Donc vous les
jeunes, vous avez aussi une mission. Vous aussi vous allez être des « Jean-Baptiste »
pour vos amis du collège et d’ailleurs. Votre profession de foi n’est pas un
secret. Regardez l’église est pleine ! Mais il faudra aussi avoir la force
d’en témoigner à vos copains demain. Je sais bien que c’est difficile de dire
que l’on est catholique quand on est jeune. Que vous avez parfois l’impression
d’être très seul. De ne pas être très nombreux dans votre classe. Attention, ce
n’est pas toujours vrai. Le dimanche de la Pentecôte, vous avez quand même
réussi à remplir le Liberté, vous les jeunes et avec les adultes, nous étions
plus de 23 000 dans le Stade. On m’a raconté l’histoire de ces 2 personnes qui
travaillent dans le même bureau et qui ont eu la surprise de se retrouver
toutes les 2 côte à côte au Stade alors qu’elles ne savaient pas qu’elles
partageaient la même foi. Est-ce que ca veut dire que le lundi au bureau, elles
ne parlaient plus que de Jésus ? Sûrement pas. Etre témoin de la foi, ça
passe tout autant par des paroles que par nos actes. Je lisais hier un reportage
sur un collège dans la Sarthe qui a mis en place des élèves médiateurs. Quand
il y a un conflit entre 2 élèves, quelques uns sont formés pour essayer de les
réconcilier et d’arriver au pardon. Je ne sais pas si les volontaires pour être
médiateurs sont des chrétiens. Je l’espère et je me dis que si cela existe dans
vos collèges, vous devez être les premiers à vous proposer. Et même s’il n’y a
pas de médiateurs officiels, vous pouvez essayer de travailler à la paix tous
les jours. Qu’est-ce qui pourra nous donner la force d’être ces témoins ?
Il n’y a pas de secret : savoir ou plutôt croire que nous ne sommes jamais
seul. « Tu as du prix aux yeux du Seigneur » disait Isaïe.
Croire que Jésus le Christ est venu parmi nous et reste présent « tous les
jours jusqu’à la fin du monde » comme Il l’a promis. Lui ne nous lâchera pas. Et je ne peux
m’empêcher de penser dans cette basilique au Bx Marcel Callo. Ce jeune ouvrier
rennais, mort en camp de concentration parce que « trop catholique ».
Pourquoi a t-il eu le courage de témoigner de sa foi jusqu’au bout ? Parce
qu’il trouvait sa force dans la prière, dans la messe à chaque fois que c’était
possible, dans une relation étroite et privilégiée avec le Seigneur.
« Quelle consolation de sentir le Christ à côté de soi » écrira t-il
à sa famille. « Marcel Callo fut un témoin lumineux de l’amour du
Christ ». Il nous des Marcel Callo pour aujourd’hui… des
« Jean-Baptiste » qui n’ait pas peur de montrer le Christ, présent à
côté d’eux.
Chers amis,
Dans quelques instants, 24 jeunes vont dire oui
à la Foi de l’Eglise devant nous avec un adulte comme témoin. Puisse cette
profession de foi, à la prière et l’intercession du Bx Marcel Callo, renouveler
aussi profondément en nous tous le désir de Dieu, la soif de Dieu afin d’être
des témoins joyeux et infatigables de son amour dans ce monde qui en a tant
besoin.
Amen !