Bondissez de joie !
Homélie Ascension 2014
Bondissez de joie !
Pendant les 2 WE derniers, c’était l’un des
« tubes » joyeux qui ont été repris avec beaucoup de vigueur par les
1200 jeunes collégiens des WE Cap et Tim à Kériadenn. Il paraît même que leur
énergie était telle que tout le quartier a pu en profiter ! En ce jour de
l’Ascension, c’est peut être un peu ce que nous aurions envie de faire, ou
plutôt ce que les disciples avaient envie de faire lorsqu’ils ont vu Jésus
partir vers son Père, vers le ciel. S’accrocher à ses jambes pour partir avec
Lui. Ils venaient de vivre une séquence très étonnante. D’abord la détresse de
la mort sur la Croix. Tout semblait perdu, terminé. Puis l’espérance de la
Résurrection qui renait et s’installe pendant les 40 jours d’apparition de Jésus
ressuscité. Et voilà l’heure du départ définitif… Et l’on entends dans
l’Evangile, certains dire : « reste avec nous, Seigneur » ou d’autres
« Prends moi avec Toi ».
Cela me fait penser à un dessin d’un des mes petits cousins
lors du décès de mon grand père. Il
avait un dessin pour son grand père et on voyait dans le ciel un nuage et juste
des jambes et des pieds d’un personnage qui dépassaient. Quand on lui a demandé
ce qu’il avait dessiné, il nous a dit que c’était les jambes de grand père qui
était maintenant au ciel, bien sûr. L’ascension : c’est simple comme le
dessin d’un enfant !

Alors que faire : S’échapper ? Fuir ? Non.
Cela relève de la tentation. Ce n’est donc pas la bonne voie. La « petite
voie » de Thérèse, elle l’a trouvée. Et elle qui a eu une vie terrible de
par sa maladie n’a cessé d’affronter, de combattre avec espérance et amour. Aux
apôtres qui restaient à fixer le ciel où Jésus s’en allait, les deux hommes
vêtus de blanc disent : « Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? ». Et Jésus les
invite à ne pas rester là mais à aller par toute la terre.
Oui, Frères et Sœur, notre monde n’est pas encore le
Paradis ! Mais je crois que vous ne m’avez pas attendu pour vous en rendre
compte ! Mais c’est là qu’il nous faut vivre aujourd’hui notre foi. C’est
là qu’il nous faut « faire des disciples », à commencer par
nous-mêmes. « Que le Seigneur ouvre
votre cœur à sa lumière, pour vous faire comprendre l'espérance que donne son
appel » écrit Saint Paul aux Ephésiens. En quittant cette terre, le
Christ ne nous a pas laissé orphelins : il a fait cette promesse :
« je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Croyons-nous vraiment à la promesse de Jésus ? Ne sommes-nous pas tentés
parfois de mettre en doute sa parole. Car nous seulement, Il annonce sa
présence continue mais Il envoie aussi son Esprit, comme nous le fêterons
solennellement dans 10 jours à la Pentecôte, ou comme le célébrerons les
presque 45 jeunes et adultes de notre doyenné qui vont recevoir le sacrement de
confirmation les jours prochains.
J’aime cette belle expression relevée par Guy de
Larigaudie : « Si tu veux
creuser droit ton sillon, accroche ta charrue à une étoile. » Elle me
paraît assez juste de notre vie chrétienne ici-bas. Bien sûr, nous devons avoir
le cœur accroché au Seigneur, l’âme irradiée de sa lumière. Mais nos bras, nos
mains, notre action doit se déployer dans ce monde. Etre spirituel n’empêche
pas d’être concret et actif. Il faut les deux. Et pour cela, Thérèse de
Lisieux encore est un bon exemple. Elle qui disait que la perfection spirituelle
passait aussi par la manière de passer le balai dans le cloître du Carmel,
particulièrement si cela nous indisposait !
Ne restons donc pas les yeux rivés au ciel… Mais d’abord
ouvrons les yeux de la foi autour de nous.
Dans ma famille, dans mon travail, dans mon environnement
proche.
Dans ma communauté, dans ma paroisse, dans l’Eglise.
Dans mon quartier, dans ma ville, dans le monde.
Il faut « aller » ! Sans peur car Il est avec
nous. Dimanche soir, un des mes « amis » facebook commentait « qu’est
ce qui pourra unir les Français ? ». Une seule réponse m’est
venue : le Christ ! Je ne crois pas que ce ne soit que de la naïveté.
En quittant cette terre, Dieu montre sa force…
et c’est cette «puissance infinie qu’Il déploie pour nous les
croyants » écrit Saint Paul. Oui, Frères et Sœurs, nous sommes revêtus de
cette force de Dieu qui nous permet d’affronter la vie, le monde. De tenir
debout, c’est l’attitude du croyant, et d’être ainsi témoin de la Bonne
Nouvelle. Car n’oublions pas que tout ce que nous disons, tout ce que nous
faisons doit être un vivant témoignage à la joie d’être chrétien. Alors oui,
nous pouvons bondir de joie ! Mais en n’ayant pas peur de retomber les
deux pieds sur terre, prêts à avancer et à faire avancer dés maintenant la venue
du Royaume sur terre.
Amen !