L'imitation de Jésus Christ
Homélie
du 6é dimanche du T.O. / B
Frères
et Sœurs,
Pour
faire grandir notre foi chrétienne et toujours mieux suivre le Christ (ce que
nous voulons tous, je l’espère) : il n’y a finalement qu’une seule vraie
question qui compte : qui est Jésus le Christ ? Car être chrétien,
c’est comme l’écrit Saint Paul aux Corinthiens : « imitez le
Christ » ou si l’ont veut reprendre
sa formule : « imitez Saint Paul qui imite le Christ ». Mais
pour « imiter le Christ » encore faut-il le connaître… intimement,
écrit Jean Paul II. Ce week-end, c’est la Saint Valentin : la grande fête
de l’Amour ! Et dans un couple, pour réussir, il me semble qu’il faille
comme l’écrit Saint Exupéry « s’apprivoiser ». Comme le Petit Prince
et le Renard. Alors comment mieux « apprivoiser » Jésus le
Christ ? C’est l’Ecriture Sainte qui est notre guide sûr. L’évangile de ce
dimanche nous présente un Jésus guérisseur. D’un geste de la main, en un
instant, il guérit cet homme de sa lèpre. Jésus comme un thaumaturge, un
magicien de la bonne santé ? un médecin aux pouvoirs extraordinaires ?
Non. Des indices de ce récit nous invite à nous méfier de cette fausse
identité. A ne pas transformer Jésus en distributeur de miracles. Vous allez me
dire que vous le saviez déjà. Pourtant est-ce bien vrai ? Avons-nous
écarté toute tentation d’un Dieu tout puissant aux pouvoirs magiques ? Les
expressions du genre « mais qu’est-ce qu’on a fait au Bon
Dieu ? » ou « pourquoi Dieu permet-il cela ? » nous
trahissent. Or même dans ces guérisons miraculeuses, bien présentes dans les évangiles,
Jésus nous montre sa différence. Relevons-en trois indices dans le texte de ce
dimanche.
D’abord,
Jésus ne guérit jamais sans avoir obtenu l’expression de la volonté de celui
qui est malade. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » demande
t-il à un aveugle. Jésus ne fait rien contre ou même en l’absence de notre
volonté. A nous de vouloir ce que Dieu veut.
Deuxième
indice : cette phrase « ne dis rien à personne ». Cette
injonction de Jésus au lépreux montre qu’Il n’agit pour sa propre gloire. Il ne
veut pas se faire une clientèle, briller aux yeux du monde. Au contraire, il se
méfie de cette vaine gloire mondaine. Il
impose le silence. Ce qu’Il veut n’est rien d’autre que la bonne santé de son
interlocuteur. Jésus est tout centré sur autrui. Il donne tout. Il nous donne
tout.
Enfin,
il demande au lépreux d’aller se montrer à un prêtre. Jésus n’agit pas en son
nom personnel. Mais il applique la Loi de Moïse. « Je ne suis pas venu
abolir mais accomplir » dit-il ailleurs. Tout guéri qu’il soit le lépreux
ne peut vivre sans Loi, comme le rappelle le livre des Lévites. Il doit
respecter celle de ses ancêtres, de ses coreligionnaires, de sa tradition
religieuse. La guérison extraordinaire doit se faire dans l’ordinaire de la
religion juive, dans le respect des prescriptions de la loi mosaïque.
Agir
en respectant la volonté de l’Homme, demander la discrétion et inviter au
respect de la loi religieuse, voilà trois signes de ce qui fait la réalité du
Christ. Oui il a fait des miracles lors de son passage sur terre mais toujours
comme un signe de la bonté de Dieu, de sa volonté de nous emmener vers la vie.
Ainsi
Saint Paul nous invite à imiter ce Jésus-là. C’est à dire à nous aussi guérir.
Car les interventions directes de Dieu sont toujours possibles (il y a encore
aujourd’hui des miracles) mais elles sont extrêmement rares. Dieu se sert donc
aussi de nous pour guérir. Mais pas plus que Jésus n’était médecin, il ne
s’agit pas pour nous d’apprendre par cœur le Vidal, le dictionnaire de
médecine. Jésus a besoin de nous pour apaiser ceux qui souffrent, pour redonner
une place aux lépreux de notre société actuelle. Je pense particulièrement aux
deux bouts de la vie… D’abord aux personnes âgées. Le Pape François
écrit : « Aucun ancien ne devrait être comme exile de nos familles.
Les personnes âgées sont un trésor pour notre société. » Et je pense aussi
aux jeunes qui ont de plus en plus de mal à trouver leur place. C’est la
responsabilité de nos générations de leur ouvrir des portes. Sinon, ils sont
tentés de fuir… toujours de mauvaise manière et avec des conséquences parfois
graves.
Frères
et Sœurs,
Continuons
toujours à mieux connaître le Christ,
Ainsi
nous pourrons mieux l’imiter,
Et
être des témoins de son Amour inconditionnel pour tous.
Amen !