Une attente active

Homélie 1er dimanche Avent A – 2103

Frères et Sœurs,

« L’heure est venue »… Nous voici donc dans ce temps de l’Avent, ce temps de préparation, ce temps de l’attente. Et Jésus nous donne le programme dans l’Evangile : il nous faut être des veilleurs. Nous tenir prêts. Car un événement va venir… Plutôt un avènement. Durant ce temps de l’Avent, nous attendons deux choses en réalité. La première, bien sûr, c’est Noël. Cette fête qui nous rappelle que Dieu s’est fait homme en Jésus Christ, que Dieu n’est pas lointain mais il est proche de nous. Mais Jésus lui-même annonce un deuxième avènement, le sien, son retour. Celui-ci n’a pas encore eu lieu. Nous l’attendons et nous n’en savons pas ni le jour, ni l’heure. Mais il ne faut pas nous décourager… et continuer à attendre. Mais pas n’importe comment. Il y a, je crois deux manières d’attendre.
La première me semble résumer par l’expression « prendre son mal en patience ». On attend comme chez le dentiste. Assis sur une chaise de la salle d’attente. Eventuellement avec un magazine pour faire passer le temps. Mais on est inactif. On attends que ca passe. On s’enferme dans une petite carapace en attendant la suite. On vit comme d’habitude et surtout on ne change rien.  « Deux hommes seront dans les champs : l’un sera pris, l’autre laissé ». J’ai bien peur que celui qui sera laissé est celui qui attends de cette première manière.
Car on peut attendre autrement. C’est bien l’invitation des textes de ce dimanche. Isaïe nous invite à nous mettre en marche. « Venez, marchons à la lumière du Seigneur. ». Saint Paul, lui aussi, est dans cette dynamique : « l’heure est venue de sortir de votre sommeil… revêtons-nous pour le combat de la lumière ». Nous voici donc inviter à une veille active, à nous mettre en marche. L’Avent est chaque année l’occasion de prendre un nouveau départ.
Encore faut-il savoir où l’on va ? Dans quelle direction ? Et là aucune hésitation à avoir, puisque nous marchons vers Noël, puisque nous marchons vers le retour du Christ, nous marchons vers le Christ. Nous allons à sa rencontre. Pour nous : pas d’autre chemin que celui de la rencontre du Christ. Je voudrai ici citer une très belle phrase de Benoit XVI, reprise par le Pape François qui écrit : « Je ne me lasserai jamais de répéter ces paroles de Benoît XVI qui nous conduisent au cœur de l’Evangile : « À l’origine du fait d’être chrétien il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un évènement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive ».
C’est donc à cette rencontre essentielle que nous sommes invités. Une rencontre si intime que Saint Paul la décrit de cette belle phrase : « revêtez le Seigneur Jésus Christ ».
Nous sommes sans doute bien d’accord avec cela. Mais reste à savoir comment vivre cette rencontre ? Que faire pour rencontrer le Christ aujourd’hui et maintenant ?

Je vous propose une méthode : celle des 3 P : la prière, la Parole, les Personnes.
Durant ce temps de l’Avent, nous avons peut être d’abord à regarder notre vie de prière. A faire le point. Et à nous dire qu’il y a peut être quelque chose à améliorer. Prendre chaque jour un temps pour Dieu, pour le rencontrer, comme un ami parle à un ami. Il ne s’agit pas de prendre de grandes décisions, de faire la révolution, même avec un bonnet rouge. Mais de se dire par exemple que l’on peut participer à la prochaine prière de Taizé ce mois-ci, ou prier à chaque fois que l’Angélus sonne au clocher de l’église. Chacun trouvera sa manière de vivre cette rencontre.

Deuxième P : la Parole. Là aussi, chaque jour, fréquenter l’Ecriture Sainte. Lire un petit passage de la Bible. Par exemple, avec Prions en Eglise ou Magnificat, lire l’évangile du jour. Je me réjouis aussi que plusieurs groupes de lectures de l’Evangile de Marc aient démarré dans notre paroisse. Lire la Parole avec d’autres chrétiens est particulièrement riche.

Enfin les Personnes. Nous pouvons rencontrer le Christ dans ceux qui nous entourent. Et particulièrement dans les plus pauvres. C’est d’autant plus important que nous démarrons aussi dans notre diocèse, l’année de la Charité. Année où nous sommes invités à exprimer cet amour de Dieu autour de nous. C’était la rencontre surprise de mes quelques jours de vacances… Francis qui a fondé une école pour les enfants de la rue. Pas pour sa gloire personnelle mais bien en raison de sa foi, sa foi active. Une manière d’attendre le Seigneur mais en étant déjà actif maintenant. Je sais que beaucoup d’entre vous sont déjà actifs dans le domaine de la charité, du service du frère. Ne nous en lassons pas. Ne nous fatiguons pas d’ouvrir ainsi la porte au Christ.

Je voudrais conclure avec les mots du Pape François. Vous savez sans doute qu’il a fait paraître cette semaine sa première exhortation apostolique intitulée «la  joie de l’évangile ». Un très beau texte qui s’adresse à chacun de nous. J’en retire cette invitation qui me semble bien aller pour ce début du temps de l’Avent. Le Pape écrit :


« J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ».1 Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. C’est le moment pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ». Cela nous fait tant de bien de revenir à lui quand nous nous sommes perdus ! »


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